Voyage au Machu Picchu, Pérou. Information et tourisme.
Géographie, climat, histoire, fêtes, patrimoine, musées, monuments, hôtels, transports, environs.
SITUATION GÉOGRAPHIQUE DU MACHU PICCHU
Le Machu Picchu est l’emblème culturel du Pérou, et l’un des sites les plus touristiques au monde avec ses 2 200 visiteurs par jour. Le site se trouve à une centaine de kilomètres au nord-est de la ville de Cusco. Ancienne cité sacrée inca, il se dresse au sommet de l’abrupt promontoire rocheux qui unit les monts Machu Picchu et Huayna Picchu, sur le versant oriental des Andes centrales, dernier barrage avant la jungle amazonienne. Non content d’être l’une des plus vastes réalisations architecturales de l’histoire précolombienne, le Machu Picchu offre aussi un accès privilégié à la nature, avec son Sanctuaire National de végétation sauvage subtropicale. Il s’étend sur 32 592 hectares, à 2 430 m d’altitude. Huayna Picchu au nord de la citadelle, le Cutija au sud, le Putucusi à l’est et la Vallée de Ccollipani à l’ouest. Le village le plus proche, Aguas Calientes, se situe vers l’est dans le canyon creusé par le torrentueux fleuve Urubamba, 400 m en contrebas.
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CLIMAT AU MACHU PICCHU
Le Machu Picchu connait le climat particulièrement humide typique des zones subtropicales, qui dénote la proximité de la jungle amazonienne. Pendant la saison des pluies, les précipitations atteignent 2 000 mm, avec une humidité moyenne de plus de 90%. Même en saison dite sèche, le soleil est quasiment tous les jours temporairement masqué par des brunes et des bruines, dues au taux d’humidité moyen de 77%.
La température oscille entre 8 et 22ºC, avec une alternance de journées chaudes et de nuits fraîches. La chaîne montagneuse qui surplombe le Machu Picchu culmine à 6 270 m, et la température glaciale des cimes tranche avec la température stable et tiède des vallées.
Il est important d’être bien chaussé car les sentiers empierrés sont souvent glissants et le sol devient rapidement boueux en saison des pluies, de décembre à mars. Le climat humide et chaud provoque une forte concentration de moustiques, dont il convient de se protéger. Les mois les plus agréables pour la visite sont mai et juin. Voir notre fiche : Quand partir au Machu Picchu.
HISTOIRE DU MACHU PICCHU
Le Machu Picchu a été construit par le neuvième empereur inca, Pachacútec, qui administra le Tahuantinsuyo dès sa victoire sur les Chancas en 1438, jusqu’à sa mort en 1471. Il fit bâtir en même temps des avant-postes fortifiés tels que Sacsayhuaman et Ollantaytambo pour garder le chemin menant de la Vallée Sacrée à Cusco, où il fonda la capitale de l’empire. C’est cet empereur qui mit au point le réseau efficace de llactas, relais bureaucratiques où les fonctionnaires incas administraient les régions conquises tout le long du Cápac Ñan, le chemin de l’Inca en quechua.
La cité cachée au sommet de la montagne avait une fonction de résidence secondaire des nobles et des prêtres incas, et fut habitée par 1 800 personnes au sommet de sa splendeur. 109 momies sur les 135 corps découverts lors de l’expédition de Bingham étaient des femmes, ce qui laisse penser que le Machu Picchu abritait un grand acllawasi, ou maison des centaines de concubines de l’Inca, dont l’héritier devait être issu de son union avec sa propre sœur.
Son emplacement exact était caché au commun des mortels, et ses chemins d’accès interdit pour toute personne non initiée. Son accès difficile, entre ravins et sommets escarpées, lui permettait de se prémunir contre les attaques, mais n’a jamais servi dans la résistance contre les conquistadors espagnols. De la même manière, il n’est jamais fait mention du Machu Picchu dans les récits de la conquête. On suppose que la chute de Cusco a conduit Manco Inca à se réfugier dans les sites de Vilcabamba, dernier bastion inca à résister à la colonisation pour organiser la résistance.
La citadelle du Machu Picchu devait être déjà abandonnée par ses habitants, possiblement à cause d’une épidémie favorisée par l’humidité du climat subtropical ou suite aux attaques de la tribu amazonienne des Antis. Après l’assassinat du dernier empereur inca Atahualpa par Pizzaro, nul ne perpétua la mémoire de ce site, qui resta dans l’oubli plus de trois siècles. Ce n’est que le 24 juillet 1911 que l’explorateur nord-américain Hiram Bingham eut la surprise de tomber sur ces vestiges immenses lors d’une randonnée le long du río Urubamba.
C’est lui qui révèla l’existence de ce site incroyable, peu à peu connu des chercheurs puis du monde entier. Le site était déjà connu à l’époque coloniale avant de sombrer dans l’oubli, et c’est au voyageur français Charles Wiener que l’on doit la première mention moderne du site du Machu Picchu, en 1870. Il n’accéda pourtant jamais à l’endroit. Des recherches récentes permirent par ailleurs de montrer que le Machu Picchu avait également déjà été visité et même cartographié par des aventuriers et des ingénieurs au service de l’État. Hiram Bingham demeure tout de même celui à qui revient l’honneur de la découverte du site.
DESCRIPTION DE LA CITÉ
La citadelle de Machu Picchu est l’un des centres archéologiques les plus célèbres du monde et le chef d’œuvre de la civilisation inca. L’organisation pratique de la cité obéit au culte voué par les Incas à l’eau, la terre et le soleil. Ainsi un large système de canalisation permet d’acheminer et de contrôler l’eau des pluies, une partie de la ville est consacrée à l’agriculture, et une autre aux rituels solaires lors d’immenses cérémonies aux dates fixées par l’observation des astres.
Le Machu Picchu s’organise en deux grands secteurs bien distincts dans leur configuration topographique et architecturale. Le secteur agricole est situé autour des terrasses, qui défient les accidents de relief pour permettre les récoltes de maïs, pomme de terre et feuilles de coca. Ces provisions, stockées sur place, sont essentielles pour alimenter quotidiennement les habitants de ce lieu reculé, difficile à approvisionner de l’extérieur. Le secteur urbain entoure une vaste place d’où partent deux escaliers monumentaux de quasiment 3000 marches qui donnent accès aux habitations. Les maisons sont habituellement de base rectangulaire et d’un étage. Les murs en granit sont le fruit d’un savant assemblage de blocs de granits taillés et polis pour épouser parfaitement la roche de la montagne.
Au nord-ouest de la cité sacrée, la zone religieuse, surplombée par l’observatoire Intiwatana, se compose de la place sacrée, du temple des trois fenêtres, du temple sacré, de la demeure des prêtres. Au nord-est, s’étend le quartier résidentiel le plus vaste. Il est complété par les habitations les plus travaillées situées au sud-ouest, à proximité du torreón, temple du soleil au centre des activités de la cité inca. Au sud-est enfin, les résidences plus humbles et le cimetière donnent sur les terrasses agricoles, auxquelles des escaliers de pierre donnent accès.
LE SECTEUR AGRICOLE DU MACHU PICCHU
Le secteur agricole se situe au sud de la cité sacrée, le long du chemin d’accès principal en provenance d’Intipuncu. Surplombée par la roche sacrée à l’est, la zone agricole haute est formée de 5 enceintes qui soutiennent plus de 40 terrasses de culture. La zone agricole basse s’étend sur 7 enceintes et 80 terrasses. Tout le secteur est relié par un seul et même canal d’irrigation, et une succession discontinue d’escaliers de pierre encastrés dans les murs de rétention.
L’impressionnant ensemble de terrasses façonne les pentes les plus abruptes en suivant l’inclination de la face est de la montagne, jusqu’à la vallée d’Urubamba. Orientés face au soleil levant, les murets servent à la fois à maintenir la terre en dépit de l’érosion exercée par la pluie, et à permettre la culture agricole. Un ingénieux système de drainage évacuait le trop plein d’eau vers un fossé sec pour éviter toute inondation suite aux précipitations parfois violentes sous le climat subtropical.
Les deux maisons à toit de paille, appelées collpas en Quechua, servaient sûrement de greniers pour mettre à l’abri les récoltes grâce à leurs étages, notamment le maïs et la pomme de terre. On peut toujours observer 16 mortiers qui permettaient de fabriquer la chicha, boisson traditionnelle inca à base de maïs fermenté, importante lors des cérémonies rituelles.
Canaux du Machu Picchu
Le Machu Picchu possède un système très étendu de canalisations pour acheminer l’eau des sommets rocheux jusqu’aux terrasses de culture. Le réseau de canaux couvre 749 m en combinant des passages souterrains et des rigoles de pierre à l’air libre. Il pouvait transporter jusqu’à 300 litres par minute. L’eau canalisée avait aussi une fonction religieuse, avec les cérémonies incas qui vénéraient la pureté et la fertilité autour des fontaines liturgiques.
Rocher Funéraire
La Roche Funéraire se trouve au sommet de la zone agricole, près du poste de surveillance. Il s’agit d’un gros bloc de granit où sont sculptées trois marches en symbole des trois mondes de la cosmologie inca : le lieu des vivants, celui des dieux et celui des morts. Les ossements humains retrouvés par les archéologues font penser que ce lieu était dédié aux sacrifices rituels incas. À l’occasion de grandes cérémonies, des animaux et des êtres humains étaient offerts au culte de la Pachamama, Divinité de la terre-mère, afin de demander des terres fertiles et de belles récoltes agricoles.
Maison des gardiens
La maison des gardiens sont les cinq édifices qui gardent l’entrée de la cité, au sud-ouest du secteur agricole. Elles s’égrainent sur cinq niveaux différents de terrasse et abritaient les soldats qui gardaient l’accès à la ville. Leurs portes et fenêtres sont de forme de trapèze et leurs murs sont bâtis avec une inclinaison, conformément aux caractéristiques de l’architecture inca.
Poste de surveillance
Le poste de surveillance est une petite maison dont il reste trois murs ; on peut encore voir les fenêtres d’où des gardes surveillaient les allers et venues à l’entrée de la citadelle. Il domine l’ensemble du Machu Picchu et permet de contrôler les routes en provenance d’Intipuncu et du Pont-levis. Situé à l’extrémité supérieure des terrasses, il offre une vue panoramique sur les secteurs urbains et agricoles de la cité, ainsi que sur la vallée de l’Urubamba en contrebas.
LE SECTEUR URBAIN DU MACHU PICCHU
Le secteur urbain réunit les palais de la haute société inca et les lieux cérémoniels. Un grand mur en délimite clairement l’entrée, dont l’accès était très limitée. Les temples en forment le centre névralgique et symbolique. Les édifices moins prestigieux, comme les logements des ouvriers agricoles ou les bureaux d’administration, étaient relégués à un troisième secteur plus éloigné, du côté des cultures.
GRANDE PLACE
La grande place est le centre du secteur urbain, autour duquel gravite tout le pouvoir temporel et religieux à l’époque inca. Elle est entourée des lieux de cérémonies importantes. Sa disposition est calculée avec précision selon des observations astronomiques et le système complexe de sources et canalisations. La grande place est flanquée d’édifices alignés sur l’axe nord-sud. Au sud-est, un escalier de pierre mène au secteur supérieur, qualifié par les archéologues de porte principale ou d’école, yachaywasi en Quechua. Il s’agit en effet de la seule entrée de ce côté de la ville, dont l’accès était strictement réservé aux hauts dignitaires incas.
TEMPLE DU SOLEIL OU TORREÓN
Le torreón est aussi surnommé temple du soleil en raison de sa grosse tour similaire au temple du soleil Koricancha à Cusco. La construction semi-circulaire de 10 m de long est réalisée en blocs de pierre finement travaillés, parfaitement ajustés à la grosse roche ronde inclinée sur laquelle elle repose. Ses deux fenêtres trapézoïdales exposées respectivement au nord et à l’est laissent passer des rayons de soleil parfaitement alignés lors des solstices d’été et d’hiver. L’autel de pierre taillée au centre du temple servait pour les sacrifices rituels. Le lieu est toutefois trop exigu pour accueillir les foules, et les cérémonies populaires devaient se réaliser sur la place sacrée située à proximité du temple.
Les emplacements creusés dans la pierre suggèrent la présence d’une porte double majestueuse. Des anneaux de pierre accrochés sur le linteau devaient permettre de fermer le temple. Une cavité en sous-sol a été baptisée Mausolée Royal par Bingham, sans qu’y ait découvert aucune sépulture ; il s’agissait plutôt d’une chapelle dédiée au monde du sous-sol. Le lieu dit Cloître de la Ñusta, princesse en quechua, servait plus probablement comme logement du grand prêtre, ou Willaq Huma en quechua. Au fond du temple, une ouverture sculptée de petits trous, baptisée Fenêtre du Serpent par Bingham, devait abriter des incrustations de métaux précieux. Les niches trapézoïdales étaient quant à elle le support d’idoles d’or ou d’argent, malheureusement premières victimes des pillages du site.
SOURCES LITURGIQUES
La rue des sources est à mi-chemin entre le temple du soleil et le palais royal. On dénombre 16 sources liturgiques, ou paqchas en quechua. L’eau était vénérée par le Willaq Uma, grand prêtre inca en Quechua, notamment dans le centre cérémoniel dont trois parois sont toujours visibles.
CENTRE CÉRÉMONIEL WAYRANA
Le centre cérémoniel dit Wayrana permettait d’effectuer les rituels dédiés à l’eau. Son autel est en effet au centre du vaste complexe de canaux, juste en face de la fontaine principale. Ce temple principal est voisin du temple des trois fenêtres, situé au nord de la place sacrée. Ses trois parois de pierres rectangulaires polies dessinent un espace de 11 m sur 8. 7 niches trapézoïdales s’encastrent dans la paroi centrale, et 5 autres niches dans chaque paroi latérale. Juste derrière, une petite pièce, appelée chambre des ornements, abrite un bloc de pierre taillé avec 32 angles, et était peut être le lieu réservé aux prêtres.
PLACE SACRÉE
La place sacrée, orientée vers le nord-est, regroupe les principaux sanctuaires et temples du Machu Picchu. C’est le seul lieu assez vaste pour accueillir les cérémonies populaires comme l’Inti Raymi, ou Fête du Soleil. Au vu du nombre important de débris de céramique, les archéologues pensent que les Incas y faisaient des offrandes à la Pachamama.
TEMPLE DES TROIS FENÊTRES
Le Temple des Trois Fenêtres se trouve à 8 m à l’est de la place sacrée, à l’extrême Nord du site. Il tire son nom de ses fenêtres trapézoïdales, qui étaient sûrement cinq à l’origine. Il comporte trois parois surmontées d’un toit en adobe. La grosse pierre polygonale du centre devait être un pilier ou un autel de sacrifices. Une autre pierre taillée représente les trois mondes de la cosmogonie andine ; le ciel ou Hanan-Pacha réservé aux dieux, la terre ou Kay-Pacha pour les êtres vivants, et le sous-sol ou Ukju-Pacha pour les esprits des morts.
TEMPLE DU CONDOR
Le temple du condor se trouve à l’est de la zone urbaine. De forme assez labyrinthique, il tient son nom de la forme de la roche de granit qui dessine l’oiseau sacré andin. Son sous-sol divisé en cachots servait peut être à garder les offrandes sacrificielles dédiées à l’Apu Kuntur, le dieu condor en quechua. Certains archéologues pensent qu’il s’agissait plutôt des prisons de la cité sacrée. En effet, de petits trous servaient sûrement à attacher les condamnés dans des niches où seule une ouverture au sommet permettait de faire passer les aliments et boissons.
INTIHUATANA
En quechua, Intihuatana est le lieu où l’on s’accroche au soleil. Une autre interprétation étymologique y voit l’association des mots quechua Inti pour soleil et Wata pour année. Situé sur la cime de la montagne, au sommet d’un escalier de 78 marches taillées dans le granit, ce monolithe sculpté et poli d’une trentaine de centimètres permettait d’effectuer les calculs astronomiques fondamentaux dans la civilisation inca. Orienté du nord-ouest au sud-est, sa forme de polyèdre quasi cubique désigne chacun des quatre points cardinaux. Il permettait de mesurer les solstices et équinoxes, afin de fixer les saisons de semence et de récolte pour tout l’empire inca. L’interprétation de cadran solaire est erronée, puisque les Incas ne mesuraient pas le temps en heures. Il s’agit plus exactement d’un dispositif astronomique, qui permettait l’observation des constellations des Pléiades et de la Croix du Sud, mais aussi d’astres importants comme Vega de la lire, Deneb de l’aigle et Altaïr du cygne. Il constitue un des points du ceque, cet alignement de tous les observatoires, temples et cités de l’empire inca. Il était peut être également utilisé comme autel rituel, sûrement à l’occasion de l’Inti Raymi, fête du soleil en Quechua, qui avait lieu tous les 21 juin à l’occasion du solstice d’hiver. À ce moment critique de l’éloignement maximal entre le soleil et la terre, les Incas multipliaient les cérémonies pour se rapprocher du Tata Inti, père soleil en quechua.
ROCHE SACRÉE
La roche sacrée est un monolithe situé au sud-est de la place principale, juste avant le chemin du Huayna Picchu. Rocher massif de 3 m sur 7, ses contours reproduisent approximativement le relief de la chaîne de montagnes voisine. Mis en valeur par un piédestal de pierre polie, c’était un lieu de culte important des Apus, esprits supérieurs des montagnes. On peut aussi y voir un puma, vénéré comme le félin sacré par excellence pour les Incas.
ALENTOURS DU MACHU PICCHU
Le Machu Picchu est entouré de sites archéologiques, idéals pour de courtes promenades à partir de la citadelle.
LE TEMPLE DE LA LUNE
Le Temple de la Lune est bâti à mi-hauteur sur le flanc nord du Huayna Picchu, dans une grotte naturelle de 8 m de haut sur 6 de large. Sa vaste plate-forme rectangulaire est abritée par un bloc rocheux incliné. Ses trois fausses portes de 1,6 m avaient une fonction symbolique, en écho aux trois mondes de la cosmologie inca. Six niches trapézoïdales sont finement taillées dans la paroi, et on peut en compter cinq autres sculptées à gauche au fond de l’enceinte. Le lieu était peut-être une tombe royale ou un centre d’adoration inca.
L’INTIPUNCU
L’ Intipuncu, ou Porte du Soleil en quechua, se situe à 2,5 km au sud-ouest de la cité sacrée. C’est un poste de défense de l’ Intiñan, ou chemin royal en quechua. Accroché au flanc abrupt de la montagne, il avait aussi une fonction cérémonielle dont témoignent ses autels rituels.
LE PONT-LEVIS
Le sentier qui mène au pont-levis est l’un des accès les plus dangereux de la cité sacrée, en raison de son dénivelé, de son tracé étroit le long du flanc de la montagne et de l’adhérence limitée du granit poli dans lequel il a été taillé. Il mène à un précipice situé à 2 km au sud de la citadelle, au niveau de l’enceinte des dix embrasures. Le pont suspendu était constitué de longs troncs d’arbre encastrés dans les aspérités rocheuses de la montagne. Il restait amovible en cas d’invasion, afin d’empêcher de franchir l’abîme.
HUANA PICCHU
Huayna Picchu, jeune montagne en quechua, s’élève au nord de la citadelle, face au Machu Picchu. Il a une physionomie majestueuse, avec son éperon rocheux qui surplombe le canyon vertigineux du fleuve Urubamba en contrebas. Il culmine à 2 667 m. Il est possible d’effectuer son ascension pour profiter d’une vue panoramique sur les constructions et terrasses de la cité sacrée, 400 m plus bas. Il convient toutefois de réserver à l’avance pour avoir sa place parmi les 400 touristes admis quotidiennement en deux vagues successives lors de la matinée, avant 13h.
Le sentier commence derrière la Roche Sacrée et traverse d’abord une gorge étroite entourée d’un écran de végétation dense. Il convient d’être prudent, puisque le franchissement d’une montagne à l’autre se fait par un passage naturel qui tombe à pic des deux côtés, et dépourvu de rampes par endroits. Le sentier gravit ensuite en zigzag le flanc occidental dont la pente est très raide. Il faut une bonne condition physique pour gravir pendant une heure les marches irrégulières taillées dans la roche.
Les terrasses qui bordent l’abîme servent à stabiliser le tertre, pour éviter les glissements de terrain suite aux pluies diluviennes. Elles servaient aussi à cultiver des plantes sacrées utilisées lors des cérémonies incas. Les vestiges du temple de la Lune sont visibles sur une faille géologique du versant nord. Au sommet, des blocs énormes de pierre ont été polis, et disposés par endroits pour former un petit passage souterrain, sûrement à usage rituel.
CERRO MACHU PICCHU
Le Machu Picchu, aussi surnommé la vieille montagne, est le sommet le plus proche de la citadelle sacrée. Il est accessible par un sentier empierré, en laissant de côté l’entrée du sanctuaire. Assez fréquenté par les touristes, il offre en route quelques variantes de chemins moins accessibles mais plus confidentiels. La végétation extrêmement dense et les montées parfois très raides masquent souvent la visibilité lors de l’ascension. Après plus d’une heure de randonnée, les arbres cèdent soudain à une vue embrumée captivante, depuis la cime située à 2 795 m d’altitude. On peut admirer à ses pieds l’avancée du soleil dans le précipice qui longe le canyon du río Urubamba.
PUTUCUSI
Le Putucusi, le troisième des sommets qui entourent le site du Macchu Picchu, est aussi le moins fréquenté car le plus difficile à gravir. Culmine à 2 592 m d’altitude, son nom signifie la montagne heureuse en Quechua. L’accès à la base de la montagne se fait en longeant pendant quelques minutes les voies du train depuis Aguas Calientes. L’ascension suit de longues échelles de bois ou métal fixées à une paroi si raide qu’il faut compter presque 2 heures pour franchir les 1,5 km qui la séparent du sommet. Le plus compliqué reste la descente par ce même unique chemin, en affrontant le vertige des pentes verticales. Une végétation luxuriante accompagne toute la randonnée, parfois si dense qu’elle tamise la lumière du soleil. Du haut de la montagne, le visiteur est récompensé par une vue splendide sur la citadelle sacrée, qui dessine une forme d’oiseau à flanc de colline, en contrebas.
LE CHEMIN DE L’INCA
Le chemin de l’Inca, Capac Ñan en quechua, est sûrement l’une des randonnées les plus célèbres du monde. Ce formidable réseau de communication bâti par les Incas pour desservir leur vaste empire s’étend sur plus de 25 000 km. Il est toutefois emprunté massivement seulement sur le dernier tronçon de 40 km qui précède l’arrivée au Macchu Picchu. Son succès est tel qu’il est important de réserver des mois avant, via une agence touristique agréée par l’Institut National de la Culture pour le Chemin de l’Inca et du Machu Picchu. Des versions plus longues de ce trekking relient Ollantaytambo au Machu Picchu, avec une à six journées de marche. Le départ se fait le plus souvent depuis le lieu-dit Q’oriwayrachin, au niveau du km 88 de la voie ferrée de la Vallée de la Convention.
D’impressionnants vestiges incas ont été découverts par l’expédition de la Wenner-Gren Foundation de Paul Fejos en 1941 tout le long du chemin de l’Inca. On peut ainsi admirer au milieu de la végétation foisonnante les complexes archéologiques de Patallacta, Runkuraqay, Sayaqmarca, Phuyupatamarca, Wiñayhuayna, Intipata, Killapata et Chaskapata.
AGUAS CALIENTES, MACHU PICCHU PUEBLO
Également connue comme Machu Picchu Pueblo, cette ville est une base arrière incontournable pour explorer le Machu Picchu, puisqu’elle est la seule équipée d’infrastructures hôtelières et de restauration. Elle s’est construite au bord du río Urubamba, dans une zone particulièrement isolée par son terrain accidenté et sa végétation très dense. Ce hameau rural a pris le nom de Campamento Machinachayo lors des travaux de construction du chemin de fer jusqu’en 1931 qui a permis son développement actuel. Le centre ville est à 2 km de la gare de Puente Ruinas, sur la ligne qui relie Cusco à Quillabamba. On y compte aujourd’hui en moyenne 3 500 habitants pour plus de 1 500 touristes en moyenne.
BAINS THERMAUX D’AGUAS CALIENTES
Les bains thermaux d’Aguas Calientes ont donné son nom à la ville, qui signifie eaux chaudes en espagnol. Ils sont situés sur l’avenue Pachacutec, à 800 m à l’est du centre ville. L’infrastructure est basique, et ne fournit pas de sandales, serviette ou peignoir. Tout juste y a-t-il quelques casiers pour déposer ses effets personnels, une rangée de douches avant l’accès aux bains, ainsi qu’un petit bar qui permet de siroter une boisson tout en se relaxant. Les deux bains principaux atteignent parfois 46˚C, tandis que les 3 bains plus modestes restent autour des 38˚C.
Les eaux sulfureuses proviennent du sous-sol rocheux où elles puisent leur chaleur, mais aussi un aspect un peu trouble, qui dénote leur riche teneur en minéraux. Leurs propriétés curatives sont reconnues, notamment pour les personnes qui souffrent d’hypertension artérielle ou de rhumatisme.
JARDIN BOTANIQUE DU MACHU PICCHU
Le jardin botanique du Machu Picchu se situe à 2 300 m d’altitude, juste après le pont de la route d’accès de la citadelle. Géré depuis 1994 par l’Institut National de la Culture, il se trouve dans la réserve naturelle créée dans les années 1970 à l’initiative de l’archéologue Manuel Chávez Ballón et du botaniste César Vargas Calderón. Il a été rénové en 2005, et complété par le centre Waqanki scientifique de conservation de la flore locale, supervisé par l’Institut National de la Culture et les Universités Nationales La Molina et San Antonio Abad de Cusco. Ils disposent d’une banque de semences pour réintroduire des espèces endémiques menacées ou disparues. Ils réalisent aussi des évaluations d’impact environnemental et des études sur les vertus des plantes médicinales.
On dénombre pas moins de 14 des 84 biotopes présents sur tout le territoire péruvien ; un record mondial sur les 104 différents que compte la planète. Forêt humide, jungle subtropicale, steppe, joncheraie de la puna, végétation naine d’altitude, bois de queñua, un des arbres les plus résistants au froid, s’étagent en-dessous des neiges éternelles de la Cordillère. Cette grande diversité géo-climatique abrite 20 % du total des espèces du territoire, avec plus de 400 orchidées différents, mais aussi toutes sortes d’arbres, arbustes, plantes, fleurs et graminées exotiques.
Une telle biodiversité attire nombre de papillons colorés, ainsi que d’oiseaux comme le colibri, le loriot, la perruche, ou le tunki, un des emblèmes nationaux, plus rare mais facilement reconnaissable à sa crête rouge vif.
HÔTELS
El Mapi Hotel
Nouvel hôtel d’InkaTerra, son architecture moderne a résolument misé sur l’écologique, avec une décoration en matériaux recyclés, des citations amusantes sur ce thème aux murs, et un beau jardin dont on profite grâce aux fenêtres panoramiques. Il propose un restaurant bar au design industriel très agréable, ainsi qu’une jolie boutique de souvenirs, et un grand salon à l’entrée, équipé d’ordinateurs connectés à internet.
Belmond Sanctuary Lodge
Cet hôtel de luxe, géré par l’Orient-Express, est le seul à bénéficier d’une vue directe sur la citadelle sacrée et les montagnes voisines. Équipé de tout le confort moderne, il permet de se reposer au plus près du lieu de visite, en s’économisant les files d’attentes pour les transports en bus.
InkaTerra Machu Picchu Pueblo Hotel
Le Pueblo Hotel donne sur un jardin de 5 hectares, au bord de la rivière Vilcanota ; on peut y admirer papillons et oiseaux autour de la cascade d’eau. Il offre un standing de qualité, avec le souci écologique qui est devenu la marque de fabrique du groupe Inkaterra.
RESTAURANTS
Il y a beaucoup de restaurants internationaux de type snacks, pizzerias ou bistrots à Aguas Calientes, mais peu de lieux séduisants pour les gourmets. Une des adresses les plus populaires est l’Indio Feliz, tenu par un Français qui mêle recettes péruviennes et crêpes.
COMMENT SE RENDRE AU MACHU PICCHU
Le train est le moyen de transport le plus pratique pour franchir les 112 kilomètres qui séparent Cusco d’Aguas Calientes. En effet, la route qui traverse la vallée sacrée se termine à Ollantaytambo, et seules les voies ferrées s’engagent dans le canyon de l’Urubamba, encaissé entre des sommets escarpés couverts d’une végétation dense. Il est alors possible de prendre le train qui part d’Ollantaytambo ou Urubamba, pour arriver au Machu Picchu. Cet autowagon au toit vitré s’appelle le Sacred Valley Railway. L’unique autre accès terrestre est le trekking du chemin de l’Inca sur 2, 4 ou 5 jours.
À Cusco, les trains partent de la gare de San Pedro à partir de 6h du matin. Le trajet dure 3 à 4 heures selon le type de train choisi. En plus du train dit social qui est exclusivement réservé aux Péruviens locaux, on en compte trois différents : le train dit backpacker meilleur marché et un peu moins rapide, le Vista Dome équipé de fenêtres panoramiques et d’un service de boissons et l’Hiram Bingham, un des trains les plus luxueux au monde, avec ses finitions de bois et cuivre, son wagon bar ouvert pour offrir la meilleure vue et quelques divertissements.
Les voies ferrées traversent la vallée sacrée, via les hameaux ruraux de Poroy, Cachimatyo et Izcuchaca, avant de filer droit dans la pampa d’Anta, plateau d’altitude où sont principalement récoltés de l’orge, des pommes de terre, du quinoa et des tarwi, sorte de haricots de lupin. Le passage de la gorge de Pomatales permet d’entrer dans la vallée sacrée, et d’arriver à Ollantaytambo après avoir traversé le fleuve Urubamba que l’on longe ensuite jusqu’au terminus de Puente Ruinas, à quelques mètres de la ville d’Aguas Calientes.
Une fois arrivé à Aguas Calientes, un bus navette relie, toutes les 10 minutes entre 5h30 et 17h, la gare de Puente Ruinas et l’entrée du sanctuaire du Machu Picchu via la route Hiram Bingham. Il est possible aussi de faire l’ascension à pied, en suivant le sentier sinueux de 6 km pendant 1 heure. Les seuls accès terrestres au Machu Picchu sont la route depuis Aguas Calientes.
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