La culture Recuay

La civilisation Recuay se développa du IIIe au VIIe siècle après J.-C. dans la région du Callejon de Huaylas, dans la sierra du Nord du Pérou.

 

Origines et localisation

Céramique recuay, Museo MNAAHP, Lima

La civilisation Recuay est une des cultures précolombiennes les plus mystérieuses. Elle se développe du IIIe au VIIe siècle après J.-C. dans la région du Callejon de Huaylas, dans la sierra du nord du Pérou. Elle aurait succédé à la culture de Chavín au début du VIIe siècle et aurait décliné au profit des Huari.

L’architecture Recuay utilisait la pierre et les sites d’occupation étaient principalement installés sur les hauteurs d’où ils dominaient les profondes vallées propices à l’agriculture et à l’élevage.

Influencée par les styles du Nord, la céramique recuay présente un décor bichrome, voire trichrome (rouge, noir et blanc) et se reconnaît notamment par le modelage, sur le col des vases, de petites figurines et d’animaux comme le félin, ou de petites scènes à plusieurs personnages. Les céramiques présentent fréquemment de petits becs verseurs laissant présager l’utilisation de ces pièces lors de cérémonies impliquant la consommation de boisson.

 

L’artisanat La sculpture de la pierre Les motifs rituels

L’art de la céramique est l’héritage le plus marquant des Recuays, qui héritent des savoir-faire des Chavin. Le choix du caolin, sorte d’argile particulièrement prisée pour sa couleur blanche, donne un aspect lumineux à leurs réalisations. Ce fond clair met en valeur l’extrême virtuosité des artisans qui ornent leurs œuvres de délicates constructions rituelles noires, brunes et rouges. La plupart des pièces sont des pacchas, sortes de petites jarres, flacons ou bouteilles dont le bec tubulaire permet de verser de l’eau, sûrement lors d’usages rituels. Leur richesse permet de penser en effet qu’il s’agissait bien plus d’objets de cérémonie que du quotidien. On en a d’ailleurs surtout retrouvé au sein des offrandes funéraires.

Une autre des spécialités des Recuays est la sculpture de la pierre. Le répertoire est en revanche moins varié que celui de la céramique. On observe surtout des guerriers et de hauts dignitaires entourés d’animaux lunaires. Ces piliers étaient placés en surplomb des patios des mausolées, pour veiller sur les défunts et être garants de la continuité de la culture à travers les générations.

On retrouve des animaux et personnages mythiques, qui entourent l’animal lunaire quasi omniprésent. Le motif du félin dans la céramique et la sculpture est un héritage direct des Chavín. Les guerriers sont aussi un motif de choix, dont on ne sait pas s’ils étaient des personnages mythiques, des ancêtres vénérés ou tout simplement des membres de la classe dirigeante. Ils sont reconnaissables à leurs armes, leurs boucliers et les têtes de leurs ennemis qu’ils portent en trophée. Souvent assis, à genoux ou accroupis, ils sont en position de repos avant ou après la bataille. On trouve enfin des œuvres érotiques, sûrement pour des rituels de fécondité ; la scène la plus fréquente est la relation entre un haut dignitaire et sa concubine, sur une petite plate forme entourée d’un groupe de prêtresses.

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