Cinéma péruvien
Un cinéma à la recherche de sa place, entre les superproductions voisines et l’engagement local.
Un cinéma national à l’ombre de ses puissants voisins
Malgré des débuts précoces et prometteurs, le cinéma a du mal à s’implanter de façon massive au Pérou. Dès les débuts du cinéma, les écrans péruviens sont monopolisés par les grosses productions issues des États-Unis et du Mexique. Un chiffre parlant : le film intitulé La Perricholi, lancé par Enzo Longhi en 1928, est le seul à être reconnu hors des frontières nationales à l’époque où toutes les écoles nationales de cinéma s’affirment.
Ce n’est qu’avec l’essor du mouvement indigéniste à la fin des années 1950 que se structure une école régionale cusquénienne, notamment avec Manuel et Victor Chambi, fils du célèbre photographe Martín Chambi. En 1964, le film Kukuli de César Villanueva, Luis Figueroa et Eulogio Nishiyama, qui s’inspire de la légende traditionnelle d’un ours ravisseur de femmes, fait date comme le premier film tourné en quechua.
En 1962, une loi exonère d’impôts les longs métrages nationaux produits sur le territoire péruvien, et en 1972 est mise en application la loi de soutien de l’industrie cinématographique, pour instaurer une redistribution des revenus gérée par une commission de promotion. Le gouvernement militaire essaie de relancer la production cinématographique nationale et favorise des coproductions avec le Mexique. Mais ces mesures sont mal accueillies par les professionnels peu à l’aise avec l’intervention d’un gouvernement autoritaire. De plus, le bas tarif d’entrée ne suffit pas à faire oublier au public, plus friand de grosses productions étrangères, l’amateurisme de nombreux tournages locaux.
Dans les années 1980 à 2000, c’est le climat d’instabilité politique et la violence de la guérilla menée par le Sentier Lumineux qui limite le montage de productions cinématographiques audacieuses. De nos jours, c’est surtout des défis économiques de financement que doit relever le cinéma péruvien, confronté à un marché interne limité. Le pays compte en effet seulement 43 cinémas dont la majorité dans la capitale, et qui diffusent à plus de 95% des grosses productions étrangères. Reste donc la solution des coproductions et des fonds internationaux. Aux côtés des festivals dynamiques voisins, notamment argentins, on peut citer des événements français importants, comme le Festival du cinéma péruvien de Paris, ou d’Amérique latine de Toulouse ou Biarritz.
Deux cinéastes péruviens marquants
La seule figure de cinéaste à réellement se démarquer dans les années 1960 reste Armando Robles Godoy, auteur de Ganarás el pan en 1964 ou Espejismo en 1972, mais dont l’inspiration issue de la Nouvelle Vague ne touche pas le public populaire péruvien, plus attiré par les telenovelas ou les blockbusters. Ses films En la Selva no hay Estrellas en 1967 et La Muralla Verde en 1970 s’attachent tous deux aux aventures respectives d’un ambitieux homme d’affaire et d’un citadin de Lima idéaliste, mis à l’épreuve par toutes sortes d’imprévus quand ils partent dans la jungle.
Francisco Lombardi est l’un des cinéastes contemporains du Pérou les plus reconnus. Il se fait connaître avec le film Cuentos Inmorales qu’il réalise en 1978 avec Augusto Tamayo, José Carlos Huayhuaca et José Luis Flores Guerra, chacun prenant en charge une des quatre saisons de la vie de personnes du monde ordinaire. Producteur de ses propres réalisations avec sa société Inca Films, il adapte le roman de Mario Vargas Llosa intitulé La Ciudad y los perros en 1985, s’inspire de Crime et Châtiment de Dostoïevski pour Sin compasión en 1994, puis de l’histoire d’un présentateur liménien cocaïnomane tiré d’un livre de Jaime Bayly dans No se lo digas a nadie en 1998. En 1990, Caídos del Cielo décrit la rencontre entre une femme qui menace de se suicider et celui qui la dissuade via son aide radiophonique, avant de tomber amoureux d’elle. En 1996, c’est l’amour d’un policier pour une femme impliquée dans une série de crimes qui est évoqué dans Bajo la piel. Tandis que La Boca del lobo qui sort en 1988 dévoile les tiraillements d’un jeune militaire partagé entre ses ambitions et le respect de ses idéaux, Tinta Roja est dédié en 2000 à la rude formation d’un jeune policier.
L’éclosion d’une scène nationale cinématographique dynamique
Le cinéma péruvien commence à recevoir des prix internationaux, signe d’une reconnaissance institutionnelle dans le monde. La Teta asustada de Claudia Llosa remporte l’Ours d’or du meilleur film à Berlin en 2009, et passe juste derrière El Secreto de sus ojos pour l’Oscar du meilleur film étranger en 2010. Dans la même dynamique, Octubre de Daniel et Diego Vega obtient le prix du jury Un Certain Regard à Cannes en 2010.
La nouvelle génération des cinéastes péruviens oscille entre une inspiration qui porte la marque des traumatismes politiques des dernières années et des comédies plus légères et enlevées. D’un côté, on peut citer Josué Méndez pour Días de Santiago en 2004 sur la difficile réintégration à la vie civile d’un jeune soldat de Lima et Dioses en 2008 sur les tourments cachés d’une famille de la classe supérieure liménienne à qui tout paraît réussir. Judith Vélez avec de nombreuses œuvres dont les documentaires Jugando sobrevivir en 1991 sur l’impact de la violence terroriste sur des jeunes liméniens ou 1509 Operación Victoria en 2012 sur la capture d’Abimael Guzmán, chef du Sentier Lumineux. Dans un tout autre style onirique, Álvaro Velarde peint avec poésie des relations humaines au bord de la crise avec El destino no tiene favoritos en 2003 et Como Quien No Quiere La Cosa en 2013.
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