Saint Toribio de Mogrovejo

Béatifié puis canonisé, il est célébré le 23 mars comme un des saints patrons du Pérou.

Juan Santos Atahualpa en Quirimi, La Merced, 1898, MNAAHP, Lima

Saint Toribio de Mogrovejo est l’un des rares dignitaires de Lima à avoir pris la défense des indigènes péruviens dès le XVIe siècle. Il est célébré le 23 mars comme l’un des saints patrons du Pérou, ainsi que dans sa province natale de Leo, en Espagne. Béatifié en 1679 par le pape Innocent XI et canonisé en 1726 par Benoît XIII, il a aussi été aussi institué patron des évêques missionnaires lors de la visite de Jean Paul II sur le continent sud-américain en 1983.Né le 16 novembre 1538 dans la ville espagnole de Mayorga, Toribio est issu des familles nobles de Villapadierna et Mogrovejo. Dès ses 12 ans, il part étudier à Valladolid, où il est remarqué, tant pour son habileté intellectuelle que pour sa générosité envers ses camarades. Étudiant en droit civil et religieux à l’Université de Salamanque, il suit son oncle Juan de Mogrovejo dans la ville portugaise de Coimbra, avant de lui succéder comme enseignant à Salamanque.

San Toribio de Mogrovejo, musée de la Cathédrale de Lima

Connu pour sa sagesse et son érudition, il est nommé président du Tribunal de l’Inquisition à Grenade par le roi Philippe II d’Espagne en 1572. Le pape Grégoire XIII lui confie en 1579 la charge de l’archevêché de Lima, capitale du vice-royaume péruvien. Il est alors encore laïc, et reçoit donc rapidement l’ordination sacerdotale à Grenade, puis épiscopale à Séville.

Il arrive le 24 mai 1581 au port péruvien de Paita, en compagnie de sa soeur Grimanesa, dont l’époux Francisco Quiñones sera plus tard maire de Lima. Il est tout de suite frappé par la pauvreté matérielle et la misère morale dans laquelle la population indienne est maintenue par les colons. Il commence sa mission en voyageant à pied vers Lima, pour enseigner et baptiser les indiens qu’il rencontre tout au long de sa route. Il s’épuisera à visiter par trois reprises les moindres recoins de son immense diocèse, depuis Lambayeque jusqu’à Quito. Ses années d’itinérance font qu’il ne passa que 8 de ses 24 années d’archevêché dans la ville de Lima, s’attirant les foudres du pouvoir royal et de la haute société liménienne. Le plus souvent à pied, il affronte les intempéries et l’insécurité de chemins peu fréquentés pour ne laisser personne loin de ses soins. Il dépense une énergie inlassable au service des plus pauvres, notamment pour promouvoir plus de respect des indiens exploités par les Espagnols dans les grandes propriétés rurales et les mines. Il impose la création de paroisses dans les zones les plus pauvres et reculées, et fit ainsi passer son diocèse de 150 à 250 clochers.

Succession d'évêques, Museo de la Catedral de Lima

Lors de sa première visite pastorale entamée en 1584, il parcourt pendant 6 années le nord de la sierra de Lima à Cajamarca, via Chachapoyas et Moyobamba. Lors de la seconde tournée, de 1593 à 1597, il explore le nord du littoral, en traversant Ancash, Trujillo, Chiclayo et Lambayeque. Il meurt à 78 ans, un an après avoir amorcé de son troisième voyage. Sa maladie n’avait pas ralenti son élan missionnaire, mais vient à bout de ses forces le 23 mars 1606 au couvent San Agustín de la ville de Santa. On estime qu’il a baptisé presque 500 000 personnes, dont certaines sont devenus les premiers saints péruviens, comme Santa Rosa de Lima, San Francisco Solano, San Juan Masías ou San Martín de Porres.

Véritable bourreau de travail, il répétait souvent : « Notre grand trésor est le moment présent. Il faut en profiter pour gagner la vie éternelle. Dieu regardera simplement comment nous avons employé notre temps ». Ses deux grands combats sont l’amélioration des conditions de vie des indiens et la réforme d’un clergé trop rare et peu instruit. Pour ce faire, il fonde le 1er séminaire d’Amérique latine à Lima en 1591, qui porte toujours son nom, ainsi que nombre d’églises, couvents, mais créé également routes, écoles et hôpitaux.

Vitrail des 3 saints patrons du pérou, Museo Convento Santo Domingo, Lima

Il convoque et préside en 1582 le IIIe concile de Lima, pour mettre au point une ligne de conduite missionnaire plus respectueuse des indigènes dans toute l’Amérique latine. De nombreuses avancées décisives y ont été actées, comme la catéchèse des esclaves noirs, qui reconnait par là même l’existence de leur âme, la prédication en langues natives, pour laquelle fut crée l’Université de San Marcos et l’impression du catéchisme en espagnol, quechua et aymara, les premiers textes édités en Amérique du Sud.

À Lima, la solennité de Saint Toribio de Mogrovejo se fête tous les 27 avril, en commémoration du transfert de ses reliques de Zaña à la cathédrale, où elles reposent toujours. À Mayorga, c’est le 27 septembre qu’a lieu la fête traditionnelle du Vítor, procession patronale à la suite de l’étendard que portent les étudiants de l’Université de Salamanque.

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